Les nouveaux taux du SMIC, du minimum garanti ainsi que les valeurs 2026 des avantages en nature et des frais professionnels ont été officiellement publiés. Ces revalorisations, applicables à compter du 1er janvier 2026, ont un impact direct sur les salaires, les cotisations sociales et l’évaluation de certains avantages accordés aux salariés.
Le nouveau taux du SMIC au 1er janvier 2026
Un décret du 17 décembre 2025, publié au Journal officiel du 18 décembre 2025, confirme la revalorisation automatique du SMIC horaire brut, conformément aux règles prévues par le code du travail.
À compter du 1er janvier 2026, le SMIC horaire brut s’établit à :
12,02 € en métropole, dans les départements d’outre-mer (hors Mayotte) et dans les collectivités de Saint-Barthélemy, Saint-Martin et Saint-Pierre-et-Miquelon ;
9,33 € à Mayotte.
Cette hausse correspond à une augmentation de 14 centimes, soit + 1,18 % par rapport à janvier 2025, sans coup de pouce supplémentaire du gouvernement. Elle est strictement liée au mécanisme légal de revalorisation automatique.
Montants mensuels du SMIC en 2026
Sur la base de ce nouveau taux horaire, le SMIC mensuel brut au 1er janvier 2026 est fixé à :
1 823,03 € pour un salarié mensualisé soumis à une durée collective de 35 heures hebdomadaires, soit une hausse de 30,33 € bruts par mois ;
2 052,21 € pour un salarié travaillant 39 heures hebdomadaires avec une majoration de 10 % des heures effectuées de la 36e à la 39e heure ;
2 083,47 € pour un salarié soumis à une durée collective de 39 heures avec une majoration de 25 % de la 36e à la 39e heure.
SMIC des jeunes salariés de moins de 18 ans
Pour les jeunes salariés de moins de 18 ans disposant de moins de six mois de pratique professionnelle dans la branche d’activité, le SMIC reste soumis à un abattement légal :
– 20 % pour les jeunes de moins de 17 ans, soit 9,62 € de l’heure au 1er janvier 2026 ;
– 10 % pour les jeunes âgés de 17 ans à moins de 18 ans, soit 10,82 € de l’heure.
Ces dispositions sont prévues par le code du travail (article D. 3231-3).
Minimum garanti et avantage en nature repas dans les HCR
En parallèle de la revalorisation du SMIC, le minimum garanti est également relevé. À compter du 1er janvier 2026, son montant est fixé à 4,25 €, contre 4,22 € auparavant.
Ce montant conserve une importance particulière en matière de cotisations sociales, notamment pour l’évaluation de l’avantage en nature repas dans les hôtels, cafés et restaurants (HCR). Dans ce secteur, l’avantage en nature est valorisé à hauteur d’un minimum garanti par repas, soit 4,25 € en 2026, conformément au communiqué du ministère du Travail du 12 décembre 2025.
Incidence de la hausse du SMIC sur les salaires
La revalorisation du SMIC impose uniquement aux employeurs d’augmenter les salaires devenant inférieurs au nouveau SMIC. En revanche, aucune obligation légale n’existe pour ajuster proportionnellement les salaires supérieurs.
Par ailleurs, la législation interdit toute indexation automatique des salaires sur le SMIC (code du travail, art. L. 3231-3 ; code monétaire et financier, art. L. 112-2). Les employeurs conservent néanmoins la faculté d’intégrer l’inflation dans leur politique salariale.
Avantages en nature : valeurs applicables en 2026
Sous réserve de confirmation par le Bulletin officiel de la sécurité sociale (BOSS), les valeurs 2026 des avantages en nature ont été établies.
Avantage en nature nourriture
En 2026, l’avantage en nature nourriture est évalué à :
11 € par jour, soit 5,50 € par repas.
Pour les salariés nourris en cantine, restaurant d’entreprise ou interentreprises, l’avantage en nature peut être négligé lorsque la participation du salarié est au moins égale à 50 % de la valeur du repas, soit 2,75 € en 2026.
Avantage en nature logement en 2026
L’avantage en nature logement est évalué en fonction de la rémunération mensuelle brute du salarié, sur la base du plafond mensuel de la sécurité sociale, fixé à 4 005 € pour 2026.
Tableau des valeurs de l’avantage en nature logement – 2026
Rémunération mensuelle brute en espèces (*) |
Logement comportant une pièce principale |
Logement comportant plusieurs pièces principales |
Moins de 2 002,50 € |
79,70 € |
42,60 € par pièce principale |
De 2 002,50 € à 2 402,99 € |
93 € |
59,70 € par pièce principale |
De 2 403 € à 2 803,49 € |
106,20 € |
79,70 € par pièce principale |
De 2 803,50 € à 3 604,49 € |
119,40 € |
99,50 € par pièce principale |
De 3 604,50 € à 4 405,49 € |
146,40 € |
126,10 € par pièce principale |
De 4 405,50 € à 5 206,49 € |
172,60 € |
152,40 € par pièce principale |
De 5 206,50 € à 6 007,49 € |
199,40 € |
185,70 € par pièce principale |
À partir de 6 007,50 € |
225,60 € |
212,30 € par pièce principale |
Frais professionnels : limites d’exonération des allocations forfaitaires en 2026
Allocations forfaitaires de frais de repas
Pour l’année 2026, les limites d’exonération des allocations forfaitaires de frais de repas sont les suivantes :
21,40 € pour un repas pris au restaurant par un salarié en déplacement professionnel ;
10,40 € pour un repas hors des locaux de l’entreprise (hors restaurant) en déplacement ;
7,50 € pour un repas pris sur le lieu de travail.
Les limites d’exonération applicables aux allocations forfaitaires de grand déplacement en 2026 sont fixées comme suit :
Durée du déplacement |
Repas |
Logement et petit-déjeuner (Paris 92-93-94) |
Logement et petit-déjeuner (autres départements) |
3 premiers mois |
21,40 € |
76,60 € |
56,80 € |
Au-delà de 3 mois et jusqu’à 2 ans (– 15 %) |
18,20 € |
65,10 € |
48,30 € |
Au-delà de 2 ans et jusqu’à 6 ans (– 30 %) |
15 € |
53,60 € |
39,80 € |
Allocations forfaitaires de frais de télétravail
Selon l’option retenue pour l’évaluation, les limites d’exonération 2026 applicables aux indemnités forfaitaires de télétravail seraient celles indiquées dans le tableau ci-après.
Limite d’exonération |
Convention collective, accord professionnel ou interprofessionnel ou accord de groupe |
Autres cas |
En fonction du nbre de jours de télétravail par semaine |
13,20 € par mois pour 1 jour de télétravail par semaine |
11 € par mois pour 1 jour de télétravail par semaine |
En fonction du nbre de jours de télétravail par mois |
3,30 € par jour de télétravail, dans la limite de 72,60 € par mois |
2,70 € par jour de télétravail, dans la limite de 59,40 € par mois |
Allocations forfaitaires pour les frais TIC
Enfin, pour les indemnités forfaitaires de frais « technologies de l’information et de la communication » (T/C), la limite d’exonération serait portée à 55,20 € par mois au 1er janvier 2026.
Pour mémoire, sont ici visés les frais engagés par un salarié, à des fins professionnelles, pour l’utilisation des outils issus des technologies de l’information et de la communication qu’il possède (ordinateur personnel, téléphone portable personnel, etc.).